Je vais vous dire quelque chose qui va peut-être vous surprendre : le pape ne touche aucun salaire. Zero. Nada. Rien du tout. Quand le pape François déclarait dans une interview « Je ne gagne rien. Rien du tout. Ils me nourrissent et quand j’ai besoin de quelque chose, je leur demande », il ne jouait pas la carte de la fausse modestie. C’est littéralement la réalité de la fonction pontificale depuis des siècles.
Cette absence totale de rémunération fait partie intégrante du vœu de pauvreté inhérent à la fonction. Le nouveau pape Léon XIV, élu le 8 mai 2025 après la mort de François survenue en avril, hérite de cette tradition financière pour le moins atypique dans notre monde capitaliste. Mais alors, comment vit concrètement le souverain pontife sans revenus ? La réponse se trouve dans un système de prise en charge intégrale qui vaut son pesant d’or.
Quelle rémunération pour le souverain pontife ?
Parlons cash, parce que c’est bien de cela qu’il s’agit. Si le salaire du pape est inexistant, le Vatican assume l’intégralité de ses besoins vitaux et professionnels. Logement, alimentation, soins médicaux, sécurité, déplacements, voiture avec chauffeur, assistance personnelle : tout est couvert par l’État de la Cité du Vatican. Ces frais s’intègrent dans le budget annuel du Saint-Siège qui dépasse allègrement le milliard d’euros.
Le pape bénéficie également d’un statut fiscal unique comme citoyen du Vatican. Concrètement, il ne paie aucun impôt, ni au Vatican ni dans son pays d’origine. Cette exemption s’étend même aux droits d’auteur de ses œuvres littéraires. Une situation privilégiée qui fait grincer des dents quand on sait que les prêtres français touchent entre 1000 et 1200 euros net par mois, soit moins que le SMIC.
François avait d’ailleurs fait le choix de s’installer dans la résidence Sainte-Marthe plutôt que dans le grand appartement pontifical du troisième étage qu’il jugeait trop spacieux. Une décision qui illustrait parfaitement sa préférence pour un mode de vie simple, loin du faste traditionnel vatican.
Le cas particulier de Benoît XVI
L’histoire récente nous offre un exemple passionnant avec Benoît XVI. Après sa renonciation historique en 2013, le pape émérite percevait environ 2500 euros par mois en tant qu’évêque émérite de Rome. Cette allocation de retraite constituait une exception dans l’histoire pontificale moderne.
Mais ce qui rend son cas encore plus intéressant, c’est qu’il avait engrangé entre 4 et 5 millions d’euros de droits d’auteur pour son ouvrage « Jésus de Nazareth ». Une somme colossale qui, grâce aux conventions fiscales Vatican-Italie, n’était pas imposée. De quoi faire réfléchir sur les possibilités de revenus personnels des papes.
Cette situation soulève des questions légitimes sur l’équité financière au sein de l’Église. Pendant que Benoît XVI accumulait des millions grâce à sa plume, les cardinaux de la Curie romaine ont vu leurs émoluments réduits par François, passant de 4000-5000 euros à des montants inférieurs face au déficit budgétaire du Vatican de plus de 83 millions d’euros en 2023.
Droits d’auteur, cadeaux revendus et générosité pontificale
Techniquement, le pape peut percevoir des revenus personnels, notamment des droits d’auteur sur ses livres. Il peut également recevoir des cadeaux, parfois très coûteux comme des voitures de sport. Mais François avait transformé cette possibilité en levier caritatif remarquable.
Les exemples de sa générosité sont éloquents. En 2018, il avait revendu une Lamborghini pour 715 000 euros, somme intégralement reversée aux plus nécessiteux. L’année 2014 avait également vu la vente d’une Harley-Davidson aux enchères pour 241 500 euros, avec le même objectif charitable. Une approche qui tranche avec l’image traditionnelle des richesses vaticanes.
Cette pratique systématique du reversement caritatif pose la question de l’éthique financière pontificale. Comment concilier vœu de pauvreté et possibilités d’enrichissement personnel ? François avait tranché en transformant chaque opportunité financière en acte de solidarité.
| Fonction ecclésiastique | Rémunération mensuelle | Statut |
|---|---|---|
| Pape | 0 € | Prise en charge totale |
| Cardinal (Curie) | 4000-5000 € | Réduit en 2021-2024 |
| Évêque | 3000 € | Variable selon diocèse |
| Prêtre français | 1000-1200 € | Inférieur au SMIC |
Des avantages et un patrimoine colossal
Au-delà de la question salariale, il faut regarder le patrimoine du Vatican pour comprendre l’ampleur des moyens à disposition. Plus de 5000 propriétés mondiales, dont 4051 en Italie, constituent un empire immobilier colossal. Environ 40% de ces biens sont des bâtiments institutionnels qui génèrent des revenus substantiels.
Le nouveau pape Léon XIV, premier pontife américain de l’histoire, hérite de cette machine financière complexe. À 69 ans, cet ancien cardinal Robert Francis Prevost devra naviguer entre tradition de pauvreté et réalités économiques d’un État qui brasse des centaines de millions d’euros annuellement.
Les funérailles de François, estimées entre 600 000 et 1,5 million d’euros, rappellent que même la mort pontificale a un coût. Le cardinal Kevin Farrell avait officié par intérim jusqu’à l’élection du nouveau pape, période pendant laquelle les questions budgétaires continuaient de se poser avec la même acuité.
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