Je gagne..." : Gilles Bouleau dévoile son salaire au JT de TF1

Je gagne… » : Gilles Bouleau dévoile son salaire au JT de TF1

Je range furieusement mes feuilles de notes après cette interview où j’ai osé poser LA question qui nous brûle toutes les lèvres depuis des années. Cette question qui fait sourciller en dîner mondain et qui provoque un silence gêné dans les ascenseurs parisiens. L’argent. Parce que franchement, entre nous, pourquoi devrait-on continuer à faire comme si nos salaires étaient des secrets d’État alors qu’on partage allègrement nos histoires de cœur sur Instagram ?

Je n’ai pas de pudeur avec l’argent que je gagne

Face à moi, Gilles Bouleau vient de délivrer une confession rafraîchissante. Le présentateur star du JT de TF1 assume pleinement ses revenus. « Je n’ai pas de pudeur avec l’argent que je gagne, avec les impôts que je paie et avec le travail que j’effectue », m’a-t-il confié avec cette assurance tranquille qui le caractérise. Une transparence qui détonne dans un pays où parler chiffres relève presque du tabou national.

Pour éviter de donner un montant précis – parce qu’il reste quand même un peu français sur les bords – il utilise cette comparaison qui m’a fait sourire : son salaire équivaudrait à celui d’un gardien de but de Ligue 2. Traduction en langage clair : environ 15 000 euros bruts mensuels selon plusieurs sources concordantes. Même si en 2017, Télé 2 Semaines avançait un montant plus substantiel d’environ 40 000 euros par mois.

Quand j’ai osé la question provocatrice du salaire de Mbappé, il a éclaté de rire : « Son 13e mois suffirait ! » Une manière élégante de rappeler que malgré son confort financier, d’autres galaxies salariales existent bien au-dessus de la sienne.

Ce qui m’a touchée, c’est sa lucidité : il reconnaît sans détour « gagner très bien sa vie » et surtout « beaucoup plus que des gens qui ont un mérite infini, comme une infirmière ou un médecin hospitalier ». Une conscience qui manque cruellement à tant de privilégiés qui préfèrent se draper dans un silence doré.

Présentateur Chaîne Salaire mensuel estimé
Gilles Bouleau TF1 15 000 – 40 000 €
Anne-Claire Coudray TF1 30 000 – 50 000 €
Laurent Delahousse France 2 15 000 €

Comparaison entre les vedettes du JT

En creusant davantage, j’ai découvert que le cas Bouleau n’est qu’une pièce du puzzle dans la grande loterie des salaires télévisuels. Anne-Claire Coudray, qui officie les week-ends sur la même chaîne, toucherait entre 30 000 et 50 000 euros mensuels. Un écart qui pourrait faire grincer quelques dents masculines habituées à l’ordre établi. Rassurez-vous messieurs, le patriarcat se porte encore bien dans certains secteurs…

De l’autre côté du spectre télévisuel, Laurent Delahousse sur France 2 percevrait environ 15 000 euros mensuels. Un montant similaire à celui de notre Gilles national, malgré des audiences parfois comparables. Cette relative « modestie » s’explique notamment par la nature de leur employeur : TF1 appartient au secteur privé, tandis que France 2 relève du service public.

Ces différences salariales révèlent aussi les stratégies de positionnement des chaînes :

  • Une politique plus agressive chez TF1 pour attirer et retenir les talents
  • Des contraintes budgétaires plus strictes à France Télévisions
  • Des négociations individuelles basées sur la notoriété et l’ancienneté
  • L’impact des audiences sur la valorisation des présentateurs

Je ne peux m’empêcher de penser que ces sommes, qui font rêver tant de personnes qui galèrent avec leur découvert en fin de mois, nous rappellent cruellement les déséquilibres profonds de notre société. Quand un présentateur de journal télévisé gagne en un mois ce qu’une infirmière met un an à gagner, peut-on encore parler de méritocratie ?

Quel avenir pour Gilles Bouleau sur TF1 ?

Après plus d’une décennie à la barre du JT de 20H de TF1 (il a succédé à Laurence Ferrari en 2012), la question de la longévité se pose naturellement. Quand j’ai abordé son avenir sur l’antenne, Gilles Bouleau m’a répondu avec cette délicatesse diplomatique qui le caractérise : « Si mes patrons le veulent, et les téléspectateurs aussi, oui, je serai là. »

Ce qui m’a frappée, c’est sa volonté de partir avant l’usure, avant « de faire la saison de Ligue 1 de trop », comme il le formule avec cette métaphore sportive qui lui est chère. Dans un métier où l’ego peut parfois prendre toute la place, cette conscience de sa propre finitude professionnelle témoigne d’une rare intelligence émotionnelle.

Il m’a confié avoir été marqué par les conseils de Jean-Pierre Pernaut qui lui a recommandé de « rester fidèle à lui-même et de partir sans aigreur ». Une transmission intergénérationnelle de sagesse télévisuelle qui me touche, moi qui observe souvent comment notre société jette ses talents dès qu’ils montrent des signes d’obsolescence.

Dans ce monde médiatique où les carrières peuvent s’effondrer aussi vite qu’un château de cartes, Gilles Bouleau semble avoir trouvé cet équilibre rare entre ambition professionnelle et détachement philosophique. Son souhait de « partir dans la joie, la bonne humeur, sans regret et sans aigreur » pourrait servir de mantra à tant de nos contemporains accrochés à leurs postes, à leurs titres, à leurs identités professionnelles comme à des bouées de sauvetage.

Et finalement, n’est-ce pas le plus beau des luxes que peut s’offrir un homme qui gagne comme un gardien de Ligue 2 ? Choisir sa sortie, plutôt que de la subir.

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