Je suis tombée sur les chiffres du salaire d’Antoine Dupont entre deux réunions éditoriales cette semaine. Et franchement, j’ai failli recracher mon café bio dans mon clavier. Ces montants qui donnent le vertige me captivent autant qu’ils m’interpellent – comme ces contradictions qu’on porte toutes en nous, non ? D’un côté, il mérite chaque centime pour son talent extraterrestre. De l’autre, ces sommes colossales soulèvent des questions sur nos valeurs collectives. Plongeons ensemble dans cette économie du rugby qui fait tourner les têtes (et les comptes en banque).
Antoine Dupont parmi les mieux payés du Top 14
Le demi de mêlée du Stade Toulousain n’est pas qu’un phénomène sportif, c’est aussi un phénomène économique. Avec un salaire estimé à environ 600 000 euros bruts annuels, notre champion fait partie des rugbymen français les mieux rémunérés. Le Rugbynistère parle plus précisément de 470 000 euros nets (615 000 euros bruts). D’autres sources avancent des chiffres légèrement supérieurs : 805 000 euros selon WalesOnline ou 820 000 euros d’après The Scotsman.
Ces variations reflètent la complexité des contrats sportifs modernes, avec leurs primes et clauses spécifiques. Une chose est sûre : ce salaire place Dupont bien au-dessus de la moyenne du Top 14, qui tourne autour de 259 000 euros bruts annuels pour les 520 joueurs professionnels. On parle donc de plus du double du salaire moyen dans l’élite française du rugby.
Mais ce qui me frappe, c’est que malgré ce montant conséquent, plusieurs observateurs considèrent que Dupont serait encore sous-payé au regard de son statut de meilleur joueur du monde. Cette notion de « juste valeur » me enchante – comme dans tant d’autres domaines où les femmes se battent encore pour une reconnaissance économique équivalente à leur talent.
| Joueur | Équipe | Salaire annuel estimé |
|---|---|---|
| Antoine Dupont | Stade Toulousain | 600 000 € – 820 000 € |
| Siya Kolisi | Racing 92 | 978 000 € |
| Owen Farrell | Racing 92 (futur) | 1 500 000 € (estimé) |
Un groupe fermé de cinq joueurs au statut privilégié
Quand on creuse un peu, on découvre qu’Antoine Dupont appartient à un cercle très fermé dans le rugby français. Il fait partie des cinq joueurs du Top 14 touchant environ 600 000 euros bruts annuels, aux côtés de Matthieu Jalibert, Grégory Alldritt, Will Skelton et Owen Farrell. C’est le club des « intouchables », ceux que les présidents de clubs s’arrachent à prix d’or.
Ce petit groupe représente l’élite de l’élite, à l’heure où une trentaine de joueurs du Top 14 émargent déjà à plus de 480 000 euros annuels. J’y vois un parallèle saisissant avec ces cercles fermés qu’on retrouve dans tant de secteurs – ces boys clubs dont on parle souvent dans nos éditos, où l’accès reste conditionné par des codes tacites et des réseaux.
Notons tout de même que ces salaires, aussi impressionnants soient-ils pour le commun des mortels, restent bien en-deçà de ce que touchent les stars du football. Cette disparité entre sports populaires rappelle combien notre société valorise différemment les talents selon leur visibilité médiatique. Les stars du rugby bénéficient néanmoins d’avantages substantiels :
- Une médiatisation croissante après les succès internationaux
- Des contrats publicitaires de plus en plus lucratifs
- Un cadre fiscal relativement avantageux en France
- Des primes exceptionnelles liées aux compétitions
- Une notoriété qui perdure au-delà de la carrière sportive
Des fonds pour compenser ses absences
Ce qui m’a particulièrement interpellée dans mes recherches, c’est d’apprendre que le Stade Toulousain a obtenu un rehaussement exceptionnel de 400 000 euros du salary cap grâce à Antoine Dupont. Cette mesure, prévue pour les saisons 2023-2024 et 2024-2025, découle directement de son double statut de joueur sélectionné pour la Coupe du Monde 2023 et les JO 2024.
L’article 3.3.2 alinéa 2 du règlement de la Ligue Nationale de Rugby entérine cette exception qui permet au club de compenser financièrement ses absences liées aux compétitions internationales. C’est passionnant de voir comment les institutions s’adaptent pour accommoder les talents exceptionnels – un privilège que j’aimerais voir plus largement accordé aux femmes talentueuses qui jonglent entre carrière et autres responsabilités.
Cette disposition particulière souligne l’importance économique et sportive d’Antoine Dupont pour son club. Elle témoigne aussi d’une évolution du rugby professionnel vers un modèle où les stars bénéficient d’un traitement différencié, à l’image de ce qui se pratique dans d’autres sports comme le basket américain.
Le salaire surprenant de Dupont face aux géants mondiaux
Si l’on élargit notre regard à l’échelle internationale, le positionnement d’Antoine Dupont devient encore plus intéressant. Selon WalesOnline, il occupe la 8ème place du classement des rugbymen les mieux payés au monde, étant le seul Français à figurer dans ce top 10 mondial. Une performance remarquable qui illustre sa valeur sur le marché international du rugby.
Néanmoins, son salaire reste significativement inférieur à celui des trois premiers du classement : Finn Russell (1,15 million d’euros à Bath), Cheslin Kolbe (1,078 million au Japon) et Faf de Klerk (1,035 million également au Japon). Et que dire d’Owen Farrell qui, en rejoignant le Racing 92, devrait devenir le joueur le mieux payé au monde avec 1,5 million d’euros annuels !
Ces écarts me font réfléchir aux mécanismes qui déterminent la valeur marchande d’un athlète. Est-ce uniquement le talent ? La notoriété ? La capacité à générer des revenus indirects ? Ou simplement le fruit de négociations plus ou moins habiles ? Ce que je sais, c’est que les revenus publicitaires d’Antoine Dupont, estimés à « au minimum 2 millions d’euros » selon Philippe Spanghero, témoignent d’une influence qui dépasse largement le cadre du terrain. Ses partenariats avec adidas, Volvic, Louis Vuitton, Danone et DeWalt ont explosé depuis sa médaille d’or aux JO de Paris 2024, confirmant son statut d’icône nationale.


